Hautes-Alpes : prison ferme après la rixe avec des policiers à Briançon

JUSTICE / Sur les quatre individus, un seul a été incarcéré à l'issue de l'audience

Hautes-Alpes - Quatre jeunes majeurs comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel de Gap. Ils devaient répondre de violences, outrage et rébellion, après la rixe face à des policiers ce dimanche à Briançon.


Un contrôle qui vire en "keufs de merde"


Tout part d’un contrôle de police ordinaire qui dégénère. Dimanche en milieu d’après-midi, deux policiers de Briançon effectuent un contrôle dans une impasse derrière la MJC de la ville.  Alors que les policiers s’apprêtent à repartir, un individu pénètre en voiture dans l’impasse, une impasse en sens-interdit. Les policiers décident donc de procéder au contrôle de l’individu âgé de 20 ans. Le ton monte, les insultes fusent « j’en ai marre d’être contrôlé tous les jours » « keufs de merde ».

Les forces de l’ordre tentent de le maîtriser. Voyant leur ami se débattre, deux autres jeunes hommes, contrôlés au préalable, interviennent. L’un d’entre eux, âgé de 19 ans, assène un coup de poing à l’un des deux fonctionnaires de police avant de le frapper au visage avec son pied. Le policier est sérieusement blessé au nez.

Pendant ce temps, le second policier tente toujours de maitriser le conducteur. C’est alors qu’un troisième individu tente de les séparer. « Si des coups sont partis ce n’était pas intentionnel je tentais juste de m’interposer », déclare-t-il à la barre.  Des pierres vont également être jetées en direction des CRS, venus en renfort.

"Loyauté de voyou" selon le Procureur

Ils étaient donc quatre à comparaitre ce mardi pour violences, outrages et rébellion. Des hommes déjà connus de la justice pour vol et consommation de stupéfiants. Le Procureur, Raphaël Balland, s’est dit « impressionné par leur solidarité et leur impulsivité », parlant même « d’une loyauté de voyou ». Un procureur inquiet de constater « qu’à Briançon on risque de se faire casser le nez par des jeunes pour une histoire de contrôle ». Il requiert pour les quatre individus des peines allant de 6 mois de prison avec sursis à 8 mois de prison dont six mois ferme.

De la prison ferme pour l'auteur du coup de pied


Finalement, l’auteur du coup de pied a été condamné à 6 mois de prison dont 3 avec sursis et une période de mise à l’épreuve de deux ans. Il a été placé sous mandat de dépôt et incarcéré. Le conducteur de la voiture écope de six mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans. Les deeux derniers sont condamnés à six mois de prison avec sursis, assortis de 210 heures de travaux d'intérêt général.