Hautes-Alpes : la première association LGBT vient de voir le jour

SOCIAL / Au delà de tout communautarisme, l'objectif est de faire la passerelle

Hautes-Alpes - C’est une première dans le paysage haut-alpin, peut-être le signe d’une avancée sociale sur nos territoires : la première association LGBT, pour Lesbienne Gay Bi et Trans vient de voir le jour dans le département. Son nom : « Freedom 05 ». Loin de tout communautarisme, la visée est celle de faire accepter aux regards des autres les différences, notamment sexuelles.


Les plaintes pour actes homophobes, en augmentation de 78 %

« Travelo, pédé, va te pendre dégénéré », « mi homme, mi femme, mi chimpanzé », « Aujourd’hui, la mode c’est les gays, on est envahis de gays » : autant de phrases à caractère homophobe que des hommes ou des femmes homosexuels ont entendu dans leur vie. Qu’est-ce que l’homophobie ? Et où commence-t-elle ? Par un simple acte de rejet, d’exclusion et d’hostilité envers les homosexuels et plus largement envers les personnes dont l’apparence ou le comportement dérogent aux représentations traditionnelles de la féminité et de la masculinité. Des actes en augmentation de 78 % entre 2013 et 2014 selon SOS Homophobie. Françoise Okoulaloye, présidente de Freedom 05, en a elle-même été victime indirectement dans les Hautes-Alpes, le jour où son fils a fait son coming out : « C’était très difficile pour lui, même au sein de ma propre famille. Mon frère l’a traité de + pédé + ».

Un climat inacceptable pour son fils qui a préféré s’expatrier à Londres. Si certains pensaient qu’avec le mariage pour tous, adopté en 2013, les mentalités allaient changer, il reste encore une marge de progression. « Quand on distribue nos cartes, les personnes préfèrent la jeter que de regarder. L’homosexualité n’est pas de la perversion, une femme qui aime une femme ou un homme qui aime un homme, quoi d’extraordinaire  », poursuit la présidente.

 

Une association pour faire la passerelle

François Okoulaloye a donc décidé de fonder une association, qui réunit déjà une dizaine de personnes dans les Hautes-Alpes. Son objectif est de faire la passerelle, entre les personnes homosexuelles et leur entourage, quand le dialogue se rompt : « Créer une association pour expliquer, dire que ce n’est pas une grippe. Que les familles puissent faire appel à nous, afin qu’on les soutienne ».

Notez que selon le dernier rapport de l’Observatoire national du suicide, les tentatives de mettre fin à ses jours sont plus fréquentes chez les femmes et les hommes homosexuels ou bisexuels entre 18 et 30 ans du fait de « différentes formes d’intolérance » écrit-il.

Vous pouvez contacter Freedom 05 en contactant le 06.44.94.49.21.