Les PGHM de Briançon et de Grenoble sont intervenus sur place : 30 gendarmes de haute montagne, trois chiens, 15 gendarmes sur le site, 30 pompiers, appuyés par deux hélicoptères Choucas 05 et 73, un hélicoptère Dragon 38 et un hélicoptère du SAMU 05.
Trois personnes décédées, une autre grièvement blessée
La coulée de neige, une plaque à vent de 90 mètres de large sur 650 mètres de long et 4 mètres de haut s'est déclenchée vers 14h. L'alerte a été donnée peu après 15h. Selon le préfet des Hautes-Alpes, Pierre Besnard, trois membres du groupe sont décédés, "ce sont des jeunes", a t-il expliqué à la radio Alpes 1. Deux sont de nationalité autrichienne, l'autre est italien. Les corps des victimes ont été redescendus à Vallouise, où une chapelle ardente a été mise en place. Un poste de commandement a également été installé dans la commune.
Une autre personne du groupe, qui était "en urgence absolue" selon la préfecture avant 18h, a été évacuée sur le centre hospitalier de Grenoble. Son pronostic vital ne serait plus engagé. Les autres membres sont choqués. Ils ont passé la nuit au refuge des Ecrins, sous assistance médicale. Les conditions météorologiques et notamment le vent fort à cette altitude ne permettent pas, en effet, de les redescendre dans la vallée. Une enquête judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte, le procureur du parquet de Gap, Raphaël Balland, s'est rendu sur place. Il doit entendre le groupe.
Le manteau neigeux est extrêmement instable à cette altitude
« Le manteau neigeux est relativement fragile dans ce secteur, cela est lié aux perturbations qui ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi, explique Jean-François Nyon, nivologue à Météo France Grenoble. Il est tombé de 30 à 50 cm de neige fraiche, suivi d’un vent très fort », poursuit-il. En effet, il a été enregistré des rafales de vent dans les 80 à 100 km/h, « un vent de nord ouest à nord », explique Météo France. Le transport de neige a été important à haute altitude ce lundi, « des plaques à vent se sont donc formées », insiste Jean-François Nyon.
Un phénomène qui est courant en avril à haute altitude, « d’autant plus que nous avons eu une perturbation suivie d’un refroidissement assez sensible. L’Isotherme 0° est descendu à 1.000 mètres d’altitude. On est quasiment en situation hivernale, et à 3.200 mètres d’altitude, il est courant à cette époque d’avoir des chutes de neige et des plaques à vent », termine le nivologue de Météo France Grenoble.
Janvier 2015 : un autre groupe trouvait la mort dans le massif du Queyras
Un
groupe de six skieurs de randonnée, dont cinq étaient originaires des
Hautes-Alpes et membres du Club Alpin Français, avaient notamment trouvé
la mort le 24 janvier dernier, à Ceillac dans le Queyras.
Thierry
Braillard, le secrétaire d'Etat aux sports, était notamment venu dans le
département fin février, pour lancer une expérimentation dans le
département, au profit de l'ensemble des massifs de France. Trois
groupes de travail ont notamment été mis en place, sous l'autorité du
Préfet, pour émettre des solutions. Notamment sur ce risque 3/5
d'avalanche, jugé "trop global" par le Ministre. Et pour ce mercredi, le risque avalanche était de niveau 3 dans le Pays des Ecrins,
au-dessus de 2.000 mètres d'altitude. Météo France Briançon prévenait d'ailleurs de la présence de plaques à vent et de neige humide au-dessus de 2.000 mètres.
Les Hautes-Alpes déjà durement touchées par des coulées de neige mortelles