Hautes-Alpes : 7 ans de prison ferme pour avoir tué son nourisson en 2012

JUSTICE / Une femme de 31 ans comparaissait depuis jeudi devant la Cour d'Assises des Hautes-Alpes pour la mort de son nourrisson en février 2012

Hautes-Alpes - 7 ans de prison ferme, ainsi qu’un suivi socio-judiciaire de 3 ans : la femme de 31 ans qui comparaissait depuis ce jeudi devant la Cour d’Assises des Hautes-Alpes à Gap a été condamnée ce vendredi. Le verdict est tombé peu après 19h. Elle a donc été reconnu coupable d’avoir tué, le 12 février 2012, son nouveau-né à Puy-Saint-Vincent. L’accusé avait accouché seule dans l’hôtel-restaurant où elle travaillait, avant d’étouffer son enfant et le jeter dans un ravin.

Ce vendredi matin, deux experts ont témoigné par visio-conférence. Un expert-légiste du CHU de Grenoble, qui a pratiqué l’autopsie du bébé il y a deux ans en arrière, a précisé que le corps de la jeune victime était en état de congélation partielle. Le bébé était viable selon l’expert : son décès est dû à un manque de soin et à l’obstruction des voies aériennes. Coralie après avoir accouché, a erré à l’extérieur puis a étouffé l’enfant avec sa main avant de le jeter dans un ravin. Le second expert, un professeur d’anatomie pathologique a examiné les tissus du corps de l’enfant. Il a confirmé les déclarations de l’accusé qui a mis sa main sur le visage de l’enfant qui gémissait. Hier, un expert requis par le juge d’instruction pour une analyse psychologique a rappelé que Coralie se savait enceinte depuis le début de sa grossesse. Selon lui, « le déni n’est que partiel, il s’agit de dissimuler la grossesse aux autres ».

Pour Maitre Morvan, l’avocate de Sébastien, le père de l’enfant, «  l’accusée n’est pas la victime. L’enfant, mon client sont les deux victimes dans cette affaire ». Selon elle, Coralie «  a gardé l’enfant en guise de monnaie d’échange pour que mon client revienne après trois ans de relations ». Pour l’avocat de la défense, maitre Charmasson, «  il s’agit d’un dossier psychologique ». L’accusée a eu une enfance difficile, une mère alcoolique et absente mais l’avocat général, a rappelé que « l’accusé n’est pas folle ni bête ». Pour le magistrat, « l’enfant était un danger pour le bonheur de l’accusé », « elle voulait garder sa place auprès de son père. Une place exclusive ». L’avocat général avait requis 10 ans de réclusion criminelle et 5 ans de suivi socio-judiciaire. 

L’avocat de la défense, Maître Charmasson, espérait « 5 ans d’emprisonnement. La cour n’a pas suivi. Je crains que Coralie accepte la peine qui a été prononcée ». Maitre Morvan, l’avocate de la partie civile s’est dite satisfaite après le verdict, « mon sentiment c’est qu’on a reconnu à mon client la qualité de victime »