Hautes-Alpes : jugée aux Assises pour avoir tué son bébé après l’accouchement

JUSTICE / Accusée d’infanticide, une femme âgée de 31 ans est jugée devant la Cour d’Assises des Hautes-Alpes

Hautes-Alpes – Accusée d’infanticide, une femme âgée de 31 ans est jugée à partir de ce jeudi devant la Cour d’Assises des Hautes-Alpes à Gap. Le procès est prévu durant deux jours. L’accusée encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Soupçonnée d’avoir tué son nouveau-né, le 12 février 2012, après avoir accouché seule dans l’hôtel-restaurant où elle travaillait à Puy-Saint-Vincent (Hautes-Alpes).

A l’issu de sa garde à vue, l’accusée avait été mise en examen par un juge d’instruction du pôle criminelle de Grenoble, pour « homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans » et placée sous contrôle judiciaire avec obligation de soins. « Très fragile psychologiquement et compte tenu d’un risque de suicide », le Juge des Libertés et de la Détention (JLD) avait alors décidé ne pas ordonner la mise sous mandat de dépôt. Transportée à l’hôpital des Escartons de Briançon pour des complications médicales suite à l’accouchement sur son lieu de travail, la mère avait avoué son crime au personnel hospitalier. « Abandonné par la mère, le corps du nouveau-né a été découvert par les gendarmes, dans la forêt à proximité de l’hôtel-restaurant, sur les indications de la mère », avait indiqué à l’époque une source proche du dossier.

« Il s’agit d’un dossier psychologique. Ma cliente a toujours reconnu intégralement les faits. Nous réservons nos explications pour la Cour d’Assises », a déclaré à la radio Alpes 1 l’avocat de la défense, Me Nicolas Charmasson du barreau de Gap. « Mais il s’agit assurément d’un dossier relatif à un déni partiel ou une dénégation de grossesse. L’entourage familial et professionnel de ma cliente n’a découvert la grossesse que par la révélation des faits », a soutenu Me Charmasson.

Seul le père de l’enfant s’est porté partie civile dans cette affaire. L’homme, âgé d’une trentaine d’années, était séparé mais ami proche de l’accusée au moment des faits. « Mon client a appris dans la même journée l’existence et le décès de son bébé », a indiqué l’avocate de la partie civile, Me Solen Morvan du barreau de Grenoble. « Mon client, qui est très affecté par ce drame attend de ce procès des explications », indique-t-elle, interrogée par la radio Alpes 1.