Alpes du Sud : démission du gouvernement, la réaction des parlementaires

POLITIQUE / Un nouveau signal est lancé dans les rangs de la majorité : pas de frondeurs et pas d’affranchis

Alpes du Sud - La démission du gouvernement fait réagir les parlementaires des Alpes du Sud, rentrés de vacances.

Retour sur un week-end de séisme

Au lendemain des déclarations fracassantes d'Arnaud Montebourg, qui avait lancé les hostilités dans un entretien accordé au journal Le Monde samedi, puis lors d'un discours à Frangy-en-Bresse, soutenu par Benoit Hamon, rappelant de son côté que « la loyauté gouvernementale n’était ni une chaîne, ni une muselière », Manuel Valls a annoncé lundi 25 août la démission de son Gouvernement. François Hollande l'a aussitôt acceptée et a demandé au Premier Ministre de constituer une nouvelle équipe, qui sera annoncée ce mardi 26 août. Celle-ci devra être « en cohérence avec les orientations qu'il a lui-même définies pour notre pays », précise le communiqué de l'Elysée.

Reprise en main ou fracture à gauche ?

Pour Karine Berger, députée de la première circonscription des Hautes-Alpes et secrétaire nationale du PS en charge des questions économiques, « cette décision m’étonne. Le PS espère un nouveau gouvernement plus large, qui rassemble l’ensemble de la majorité. Mais cette décision annonce l’inverse. (…) C’est un nouveau coup d’épée qui ne fait qu’amplifier la déchirure au sein de la majorité. On a l’impression que le débat ne veut pas être pris en compte par l’exécutif ».
 
Pour autant, même si à travers son mouvement Cohérence Socialiste le diagnostic de fracture était déjà présent dans les esprits, la députée ne veut pas croire que le PS puisse se scinder en deux, synonyme de perte de majorité au parlement. « Mais il est vrai que la décision de Matignon et de l’Elysée fait courir ce risque, qui est de créer un bloc avec des personnalités importantes, qui irait à l’encontre du Gouvernement ». Pour autant, la députée PS continuera à voter les lois de finance proposées par le Gouvernement, tout en réclamant l’ouverture de débat au sein du PS, comme elle nous l’indiquait la semaine dernière.

 « Un ministre ça ferme sa gueule, ou ça démissionne »

Sans reprendre la formule Chevènementiste, c’est en substance ce que Joël Giraud, député PRG de la 2ème circonscription des Hautes-Alpes, déclare : « Il faut revenir à un Gouvernement, où tout le monde est en ordre de marche dans la même direction. (…) Il faut revenir à un fonctionnement normal des institutions ». Selon l’élu, il faut un « parlement qui débatte et qui n’est pas bridé dans son travail de législateur. Bref, l'inverse d'une assemblée de godillots ».   

Une autre gauche peut naître ?

« Renvoyer à l’extérieur une personnalité comme Arnaud Montebourg, c’est lui laisser l’opportunité de faire entendre sa voix de façon beaucoup plus tonnante dans les semaines qui viennent », avec en ligne de mire les présidentielles de 2017. Karine Berger voit plutôt « une partie du PS, dont je ne fais pas partie, faire une alliance avec le Centre (…). Je crains que dans la volonté de la majorité, à ne pas prendre pas en compte une partie de la gauche du PS pour garder la majorité au sein de l’Assemblée, la question du rapprochement vers le centre droit pourrait se poser dans les semaines qui viennent », rappelant comme argument à cette hypothèse que « lors du dernier vote de confiance de Manuel Valls, l’UDI s’était abstenue ».

Et les Français dans tout ça ?

Karine Berger le rappelle, « il ne faut pas que cette crise politique dure, car elle risquerait de faire perdre de vue des objectifs autrement plus importants. (…) Le débat, maintenant, ne doit pas faire perdre de vue que les Français attendent que leurs vies s’améliorent, avec des solutions pour leurs travails, leurs salaires, leurs familles ».