Alpes de Haute-Provence : la lavande attaquée par une bactérie rongeuse

AGRICULTURE / La cicadelle est un insecte qui se nourrit de sève et qui transporte actuellement la bactérie, le Stolbur, qui ronge les pieds de lavande et de lavandin.

Alpes de Haute-Provence - La lavande est en danger dans les Alpes du Sud, en proie à une bactérie qui est transportée par un insecte, la cicadelle. La lavande est l’arbuste phare de la Provence, qui ne pousse également qu’en Chine ou en Bulgarie. 500 tonnes de lavande sont produites chaque année dans les Alpes de Haute-Provence, soit la moitié de la production nationale.

Difficile, donc, d’imaginer des champs entiers ravagés par la cicadelle, un insecte qui se nourrit de sève et qui transporte actuellement la bactérie, le Stolbur, qui ronge les pieds de lavande et de lavandin. « On commence à le ressentir effectivement. On est en train de se battre contre cet insecte. On n’a pas vraiment de moyens de lutte adaptés à l’heure actuelle », regrette que Alpes 1 Rémi Angelvin, producteur de lavande et lavandin sur le plateau de Valensole. Il vit de la transformation de la lavande et du lavandin, mais aussi du tourisme, avec un gîte au cœur des champs de lavande. 

Pour sauver cet arbuste à fleurs violettes, le Centre régional d’expérimentation en plantes aromatiques et médicinales de Manosque œuvre actuellement sur la question. « Le CRIEPAM est en train d’étudier comment on peut éradiquer cette petite cigale, sans pesticides. Ils sont en train de trouver un genre de talc pour mettre sur la fleur et pour tuer cette petite bête », explique Maurice Chaspoul, le président des Routes de la Lavande à Valensole, un grand itinéraire au cœur des champs de lavande du 04. Ce talc est en fait de l’argile blanche appelée kaolinite. Elle est actuellement testée à Saint-Jurs dans les Alpes de Haute-Provence. « Ils ont trouvé aussi un autre moyen. C’est de mettre, en chaque plant de lavande, du blé. La cicadelle, au-delà de 40 centimètres, ne saute plus d’une plante à l’autre ».

L’Europe est aussi mise à contribution. Des experts planchent sur le dossier, comme sur celui qui fait aussi polémique : classer les huiles essentielles de lavandes comme des produits dangereux, assimilés à des produits chimiques. Contre ce projet de réglementation des huiles essentielles de lavande, une pétition nationale a déjà recueilli près de 20.000 signataires.