Alpes du Sud : rentrée du gouvernement, c’est quoi ces réformes fiscales ?

ÉCONOMIE / Karine Berger, députée des Hautes-Alpes, en charge des questions économiques nous répond

Alpes du Sud – Pendant que certains d’entre vous, liste d’achat à la main, courent les allées des supermarchés pour la rentrée, le gouvernement, lui, vient de boucler son premier Conseil des Ministres. Et François Hollande dans une interview au Monde, a commencé à dévoiler de nouvelles mesures censées redonner, si ce n’est de l’espoir, du souffle à une économie française qui vient de passer le cap de 2.000 milliards de dette.

Explications en 5 points de Karine Berger, députée des Hautes-Alpes, en charge des questions économiques pour le PS sur cette nouvelle année fiscale :

-          Baisse du barème de l’impôt : « Dès Septembre, beaucoup de Français (4.2 millions de foyers) et d’Alpins du Sud payeront moins d’impôts, voire n’en paieront plus (…) et l’année prochaine ceux qui en ont payé très peu d’impôts, entre 500 et 1000€, n’en paieront plus l’année prochaine ».

-          La fusion de la Prime Pour l’Emploi (PPE) avec le Revenu de Solidarité Active (RSA) : « La PPE est un très bon dispositif qui aide ceux qui reprennent le travail à gagner un peu plus, mais cette prime n’était versée que l’année suivante, en fusionnant les deux, elle sera versée au moment de la reprise du travail, (…) ce qui permet de faire face aux dépenses liées à une reprise d’activité, quand on a un petit salaire ou un temps de travail partiel ».

-          Le pacte de responsabilité réaffirmé : (ndlr : fondé sur le principe simple : moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur leurs activités et, en même temps, une contrepartie, plus d’embauches et plus de dialogue social.) « Sur l’ensemble de la France les entreprises sont aidées à hauteur de 40 milliards d’Euros, et près de 2 millions d’aides dans les Hautes-Alpes (…) mais maintenant ça suffit. Si les petites entreprises sont prêtes à jouer le jeu, en revanche les grandes entreprises non. On a appris cet été que l’argent dont elles disposaient a été reversé sous forme de dividendes aux actionnaires, donc évidemment pas pour embaucher ou investir (…). Il faut donc que le Medef s’engage par écrit pour aller plus loin, le gouvernement doit taper du poing sur la table ».

-          Rouvrir les magasins le dimanche : « C’est une mauvaise idée, sauf dans les zones touristiques (…). Il faut préserver le repos dominical, la vie ne doit pas se résumer à de l’argent et de l’économie et la famille fait partie des moments important à préserver ».

-          La hausse de TVA : (ndlr : idée avancée par certains économistes dont Jacques Attali) «  très mauvaise idée, pour moi c’est non ! Quelle que soit la personne qui fera cette proposition, y compris si c’est le gouvernement, je voterai contre »

Une gauche réunifiée avant l’université de La Rochelle ?

Karine Berger avait évoqué au mois de juillet des « déchirures » dans la majorité en envisageant la dissolution de l’Assemblée avant la fin du mandat de François Hollande et aujourd’hui, elle confirme « des conditions de rentrée difficile (…) les Verts sont en rupture totale, à l’intérieur du PS certains s’inquiètent des résultats sur le front de la politique économique (…) il faut rediscuter et recoller les morceaux de la majorité (…). Si on n’agit pas rapidement, cette déchirure sera toujours présente et les conséquences politiquse seront importantes pour l’assemblée, pour le président mais aussi pour la France ».


Les frondeurs rentreront ils dans les rangs ?

« Les questions que posent les frondeurs doivent être entendues, cela ne veut pas dire voter contre le gouvernement mais il faut des réponses à des questions qui n’ont pas été tranchées : pourquoi aider  les entreprises et ne pas plus donner pour le pouvoir d’achat ? (…). Comment lutter contre la crise de confiance envers la construction européenne contre la mondialisation et son rôle contre la crise économique et de lutte contre le chômage ? (…). Comment lutter contre une confiance politique qui s’érode ? ».

Des questions que compte bien mettre en lumière Karine Berger à travers un nouveau mouvement, Cohérence Socialiste, crée cet été au côté des députés Yann Galut (Cher), Valérie Rabault (Tarn-et-Garonne) et Alexis Bachelay (Hauts-de-Seine). Le collectif qui en profite à la veille de la rentrée parlementaire pour sortir prochainement un premier livre : Contre la mort de la Gauche.