Hautes-Alpes : une mère de famille bouleversée par ses traumatismes d'enfance

JUSTICE / Selon l’expert psychiatrique de Lyon, elle n’est pas malade, son discernement n’est pas altéré, mais son passé est une cascade d’événements dramatiques

Hautes-Alpes - Une mère de famille ultra-protectrice a été dépeinte ce mardi matin, lors du procès en Assises de Saadia Abouhachem, accusée du meurtre de sa fille en août 2011 à Vars. Le procès, qui a ouvert lundi, a vu passer les experts. 

« Arrête de me prendre pour la Sainte-Vierge, je fais l’amour depuis l’âge de 14 ans », c’est avec cette phrase, prononcée par Marina, la victime, le 8 août 2011, que la dispute dégénère. « Je ne voyais plus claire, quand elle m’a dit cela », a expliqué sa mère, l’accusée : Saadia Abouhachem, qui est jugée en Assises pour le meurtre de sa fille. Selon l’expert psychiatrique de Lyon, elle n’est pas malade, son discernement n’est pas altéré, mais son passé est une cascade d’événements dramatiques : rejetée par son père et sa mère dès le plus jeune âge, elle a été violée à plusieurs reprises, notamment dans des familles d’accueil. Des traumatismes qui deviennent des peurs, avec sa propre fille. « Tout était objet à disputes », explique-t-elle, que ce soit pour sa façon de s’habiller, ou pour ses sorties et ses rencontres. « Il lui risquait d’arriver ce qui est arrivé à moi ».

Un conflit qui prend un tournant le 8 août 2011, dans leur appartement de Vars. La dispute, finit en bagarre. « Elle est décédée par un mécanisme de strangulation », a affirmé le médecin légiste de Grenoble. La victime est retrouvée le 16 août, dans un vide-sanitaire, sous une couette et une planche de bois. De nombreux hématomes sur le corps, trois coupures de couteau et des marques de strangulation. « Je ne voulais pas qu’on dise qu’elle s’était suicidé. Je voulais qu’on dise que je l’avais tué », déclare la mère, dans le box des accusés. Elle explique que lors de la bagarre, sa fille est tombée, perdant connaissance en heurtant un tabouret. C’est alors, à ce moment-là, qu’elle a décidé d’étrangler sa fille avec une ceinture de peignoir. Elle aurait voulu tout arrêter, sentant que sa fille lui échappait, échappait à ce qu’elle imaginait pour elle.

Mardi après-midi, le frère de la victime, qui ne s'est pas porté parti civil, doit se présenter à la barre. Mercredi, place aux différentes plaidoiries.