Hautes-Alpes : en pleurs à la barre, une mère reconnait avoir tué sa fille

JUSTICE / Accusée d’avoir tué son enfant, une femme de 55 ans est jugée devant la Cour d’Assises des Hautes-Alpes

Hautes-Alpes - Une mère de 55 ans en pleurs à la barre qui reconnait avoir tué sa fille. Jugée pour meurtre, Saadia Abouhachem a donc reconnu avoir étranglé et tué sa fille, Marina 18 ans, à Vars en 2011. Le procès s'est ouvert hier aux Assises des Hautes-Alpes à Gap.

Pour cette première journée de procès, la Cour s'est intéressée à la personnalité de la mère accusée : Saadia Abouhachem, ancienne concierge appréciée dans son entourage professionnelle. Une maman qui entretenait une relation fusionnelle avec sa fille. Interrogé par les magistrats, l'enquêteur parle d’ailleurs d’une mère qui aurait une « certaine obsession concernant sa Marina ».

Selon les témoignages, les deux femmes ont commencé à se disputer en 2010, parfois violemment comme le soir du meurtre. Le contexte : une fille qui veut s'émanciper du cocon familial et une mère qui veut en quelques sortes décider de la vie qu'aura sa fille. Saadia a du mal à accepter que Marina s'éloigne, c'est à dire qu’elle poursuive ses études à Marseille et surtout qu’elle entretienne une relation avec un homme un peu plus âgé, en l'occurrence un petit ami. « Toutes ces choses ont conduit à cette situation », confie d’ailleurs Saddia, en pleurs. Avant d’ajouter ne pas vouloir « dire de mal de Marina ».

Concernant le soir du meurtre, la mère et la fille se disputent violemment, Saadia ne veut pas que Marina sorte du domicile alors qu'elle doit passer son permis de conduire le lendemain. Le ton monte, des coups sont échangés. « Il y a eu des insultes et des bousculades » explique Saadia à la barre. Marina aurait alors avoué à sa mère qu'elle n'était plus vierge depuis l'âge de 15 ans.

Dans la bagarre, Marina tombe au sol et perd connaissance. Saadia a pris alors la ceinture de son peignoir pour l’étrangler. « Je l’ai tué parce-que je voulais que cela cesse » reconnait Saddia qui pensait sa fille morte après le choc. Elle ne voulait pas que les gens pensent qu’elle s’était suicidée, poursuit-elle.

« Après cela je l’ai emmené dans un vide sanitaire et j’ai voulu mourir aussi. Marina était tout pour moi », rajoute la meurtrière présumée qui encourt 30 ans d'emprisonnement. Aujourd'hui, la cour devrait entendre les experts psychiatres, plusieurs témoignages également comme le fils de Saadia qui ne s'est d'ailleurs pas porté partie civile.