Marie-Hélène Audoye reste introuvable 21 ans après sa disparition

Malgré l’important dispositif de recherche mis en place dans Alpes du Sud, ni le corps de la jeune femme, ni son véhicule n’ont été retrouvés

Provence-Alpes-Côte-d'Azur - La disparition de Marie-Hélène Audoye remonte au 21 mai 1991 et c’est l’une des plus mystérieuses de ces trente dernières années. 21 ans après, l’enquête est toujours instruite pour tenter de déterminer, enfin, ce qui est arrivé à la jeune femme.

En 1991, cette jeune femme de 23 ans est en couple et occupe un poste de représentante pharmaceutique. Elle est en charge d’un secteur très vaste,  compris notamment entre les Alpes Maritimes, où elle est domiciliée, et les Hautes-Alpes. Le 21 mai 1991, son programme est chargé puisqu’elle a prévu de se rendre dans la principauté de Monaco puis d’aller à Gap et Briançon. A Monaco, son client est absent, elle lui laisse alors un mot « bisous à la semaine prochaine ». Elle reprend le volant de sa voiture, une Super Cinq blanche, et c’est la dernière fois qu’un témoin l’aperçoit.

La thèse de l’accident ou de l’agression sur la route sont d’abord privilégiées et d’importants moyens de recherche sont mis en place par les enquêteurs et par la famille. Annie Audoye se souvient : « mon mari et des amis sont descendus dans les ravins avec des cordes et des grappins tout le long de son itinéraire, j’ai loué un hélicoptère puisque j’ai pensé qu’avec on pourrait avoir une vue plus grande, plus détaillée et puis on a acheté un sonar pour draguer le canal de la Durance ». Le lac du Castillon est lui entièrement vidé et une voiture est bel et bien retrouvée mais ce n’est pas celle de la jeune représentante.

Malgré cet important dispositif, les recherches restent vaines : ni le véhicule, ni le corps de Marie-Hélène ne sont retrouvés. La piste criminelle est alors envisagée. L’enquête, confiée à la police judiciaire de Nice, se penche alors sur un marginal. L’homme sera écroué pendant plusieurs mois avant d’être mis hors de cause. Les enquêteurs pensent alors à un réseau de prostitution et un homme d’affaires suisse est lui aussi emprisonné avant d’être blanchi.

L’enquête piétine et en 1996, la police judiciaire de Nice est dessaisie de l’affaire au profit de la gendarmerie nationale. Mais, 5 ans après la disparition de Marie-Hélène, les preuves et les indices sont difficilement trouvés. En 2002, le juge d’instruction Thierry Laurent s’apprête donc à clôturer l’instruction avant qu’un nouvel élément n’apparaisse. En effet, les enquêteurs retrouvent dans l’agenda de la maitresse du compagnon de Marie-Hélène, les coordonnées d’un présumé tueur à gage. D’après Annie Audoye, cette dame vouait une extrême jalousie concernant Marie-Hélène : « Elle avait montré sa jalousie avant la disparition. Elle était entrée au domicile de ma fille et avait agressé des vêtements. Puis sous la pression du compagnon de Marie-Hélène elle lui avait demandé pardon ce qui avait été pour elle une vraie humiliation ». Faute de preuve, la femme sera entendue en tant que témoin assisté.

En 2005, un autre élément relance une nouvelle fois l’affaire. Un détenu confie à un policier mentonnais qu’une de ses connaissances aurait tué la jeune femme et aurait ensuite fait disparaître son corps en mer. Une déclaration qu’il n’officialisera jamais.

Aujourd’hui encore l’enquête n’est pas clôturée pour tenter de découvrir, enfin, ce qui a pu arriver à cette jeune femme. Dans l’état actuel des choses, la maman de Marie-Hélène reste persuadée que la disparition de sa fille  n’est pas le fait d’une seule personne : « il y a des gens qui se taisent. Une voiture et le corps d’une jeune femme ne peuvent pas être cachés spontanément ».