Alpes de Haute-Provence : « jamais l'agriculture n'a été autant attaquée »

Alpes de Haute-Provence : « jamais l'agriculture n'a été autant attaquée »

AGRICULTURE / Jean-Paul Comte, président de la FDSEA de la région PACA et des Alpes de Haute-Provence

 

- Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - 

 

#sauvetonpaysan, les agriculteurs se tournent vers le Gouvernement pour lui demander des réponses face à ce désamour qu’ils estiment subir. Ils occuperont ainsi les parvis des préfectures ainsi que l’abord des routes pour sensibiliser la population, « je ne suis pas pour bloquer, car il y a des gens qui travaillent. Mais il faut faire passer le message », estime Jean-Paul Comte, président de la FDSEA en région Provence-Alpes Côte d’Azur et dans les Alpes de Haute-Provence. Il était l’invité du « 8 :30 » ce mardi. Aujourd’hui, c’est la « détresse » qui touche le monde agricole et l’élevage, « jamais je n’ai vu que l’on soit attaqué d’une telle façon ».

 

Les Chambres d’agricultures attaquées

Dans le projet de loi de finances 2020, le gouvernement envisage une baisse de 15% de la taxe additionnelle sur le foncier non bâti que les agriculteurs et les propriétaires de terres agricoles payent. Une taxe qui rapporte actuellement 292 millions d’euros aux chambres, soit près de 40 % de leur budget sur le territoire national. « Dans les Alpes de Haute-Provence, cela va être plus de 200.000 euros, soit trois ou quatre emplois qui sauteront », estime Jean-Paul Comte alors qu’un exploitant va gagner près de 30 euros de taxes en moins. Rien comparé au gain de pouvoir d’achat annoncé par l’État. « Et mieux que ça, puisque nous n’aurons plus l’aide du milieu technique ».

 

L’élevage attaqué par le loup

Si Jean-Paul Comte reconnait l’action du gouvernement et d’Emmanuel Macron « puisqu’on prélève 100 loups aujourd’hui contre 50 avant », la demande reste la même : « il faut donner aux éleveurs qui ont un permis de chasse le droit de pouvoir défendre leur troupeau ».

 

« Avec le CETA, on tue l’agriculture à petits feux », J.-P. Comte

 

Le traité de libre échange avec le Canada est aussi au cœur de la grogne des agriculteurs. Ils ne se sentent pas entendus par leurs parlementaires qui ont voté pour cet accord, « notre députée médecin [Delphine Bagarry – NDLR-] s’est abstenue, notre députée infirmière [Emmanuelle Fontaine-Domeizel – NDLR-] a voté pour. C’est à contre courant de ce qu’elles prêchent, puisqu’elles étaient contre le glyphosate alors que l’on va importer du blé bourré de glyphosate ».