Haute-Provence : parc du Verdon, une croissance démographique inégale

Haute-Provence : parc du Verdon, une croissance démographique inégale

SOCIÉTÉ / L'INSEE s'est penchée sur la démographie de ce territoire, marqué par une forte migration résidentielle mais aussi professionnelle

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

L'INSEE passe au crible le parc naturel régional du Verdon. L'institut de la statistique s'est intéressé à ce territoire qui s'étend sur 46 communes, dont 27 dans les Alpes de Haute-Provence et 19 dans le Var. Si l'INSEE constate que la densité de population est plus faible que pour un territoire identique, avec 18 habitants au km² contre 59, il faut aussi souligner que les 34.200 personnes qui y résident sont inégalement répartis. Ainsi, ils sont 8 sur 10 à avoir élu domicile dans l'ouest, là où se trouvent les communes les plus peuplées, dont Vinon-sur-Verdon, Valensole et Gréoux-les-Bains.


La croissance démographique va bien

En l'espace de 15 ans, la population a été multipliée par 1,54. Pour exemple, entre 2010 et 2015, le parc du Verdon a vu 300 personnes par an en plus. Bien, oui, mais à nuancer car la population reste relativement âgée. Les 65 ans ou plus atteignent 26 %, une part qui a augmenté de trois points depuis 2010. C'est donc un contexte de croissance démographique, mais aussi de vieillissement qui doit conduire le territoire à se poser la question du développement de services répondant aux besoins des seniors.

Des seniors qui sont nombreux à venir s'installer sur le territoire, contribuant à amplifier la migration résidentielle. Elle y est forte dans le parc. En l'espace d'un an, 2.120 nouvelles personnes se sont installées sur le territoire, soit plus de 6 % de la population totale. Mais dans le même temps, 1.590 habitants l'ont quitté, c'est près de 5 %. Et c'est d'abord la population des 18-24 ans qui met les voiles pour suivre ses études ou occuper son premier poste. 

 

Près de la moitié des actifs travaillent à l'extérieur du parc

Chaque jour, 5.100 habitants quittent le parc pour aller travailler. Des mouvements qui concernent davantage les cadres et professions intermédiaires : ils ne trouvent en effet pas chaussures à leurs pieds, le nombre d'emplois leur correspondant étant nettement inférieur au nombre de résidents actifs occupés. Ils rejoignent alors principalement Manosque et Saint-Paul-lès-Durance, où sont implantés Iter ou encore le Commissariat à l'Énergie Atomique. Inversement, 24 % des emplois proposés dans le parc sont occupés par des personnes venant de l'extérieur. 

L'INSEE s'est également penchée sur les conditions d'emplois. Et le constat est marqué par la précarité avec 13 % des salariés en CDD, un taux de chômage plus élevé, notamment pour les femmes, que dans des territoires de comparaison. Et l'insertion des jeunes est plus difficile qu'ailleurs, un tiers des 18-24 ans n'est ni scolarisé ni avec un emploi. Quant à la pauvreté, elle est importante avec 17 % des habitants touchés. Une partie de la population éprouve des difficultés à se chauffer, 2.900 ménages étaient en situation de vulnérabilité énergétique en 2015 soit 20 % de l'ensemble des foyers.

 

C. Michard