Alpes de Haute-Provence : procès de Philippe Bézard pour assassinat, la Cour confrontée au silence de l’accusé

Alpes de Haute-Provence : procès de Philippe Bézard pour assassinat, la Cour confrontée au silence de l’accusé

JUSTICE / Le procès de ce Bas-Alpin de 65 ans se tient depuis ce matin, il est accusé d’avoir prémédité le meurtre de sa femme, Josiane Bézard, dont le corps n’a jamais été retrouvé

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

« Cela fait cinq ans que je clame mon innocence, je n’y suis pour rien » : Philippe Bézard, cet homme de 65 ans s’est avancé, calme, dans le box des accusés ce mercredi matin à la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence. Tout de noir vêtu, une courte barbe blanche, les cheveux dégarnis, c’est très attentif, les bras croisés, qu’il assiste à la lecture des faits par le Président. Il est accusé de l’assassinat de son épouse, Josiane Bézard. Cette habitante de Sainte-Tulle a disparu le 9 janvier 2014.

 

Le silence de l'accusé

Les soupçons de la famille et des enquêteurs se sont rapidement tournés vers cet homme, décrit comme violent, avec des colères ravageuses, et qui vivait très mal sa procédure d’instance en divorce. Le corps de Josiane Bézard n’a jamais été retrouvé. Quant aux analyses réalisées sur Philippe, aucune trace d’un ADN tiers n’a été relevée. Par contre, dans la voiture de Philippe, le profil ADN de Josiane avait été retrouvé, notamment sur le tapis de sol du coffre ainsi qu’une trace de sang sur le tapis de sol côté passager. Des traces que l’accusé justifie à la barre, en expliquant que son épouse était venue avec lui acheter une plaque chauffante.

 

L'avocat de la défense pointe les incohérences de l'enquête

Un procès qui s’avère donc compliqué pour obtenir une vérité judiciaire, en l’absence de certaines preuves mais aussi d’aveux de Philippe Bézard, qui continue de nier. Certains signes évocateurs de violences ont toutefois été relevés, notamment la trace de griffures le jour de la disparition sur le visage de l’accusé, mais aussi la découverte du collier arraché de la victime ou encore sa veste retournée retrouvée dans sa villa.  Interrogé ce mercredi matin à la barre, le directeur d’enquête n’a apporté que de précisions, « seul l’accusé peut répondre de la disparition de Josiane Bézard ».

Notez que l’audition de ce dernier a duré 4h30, l’avocat de la défense s’est attaché à soulever les incohérences de l’enquête. Selon lui, il n’y a aucune preuve matérielle dans ce dossier. Les témoins, et notamment les enfants de Josiane Bézard, sont appelés ce jeudi à la barre. Le verdict sera rendu vendredi.

 

C. Michard