Hautes-Alpes : augmentation des taxes, quand le FN mélange tout

Hautes-Alpes :  augmentation des taxes, quand le FN mélange tout

POLITIQUE / Le Front National, face à la hausse de 25% du foncier bâti dans le département, en vient à dénoncer l’accueil des mineurs non accompagnés qui selon lui serait le pourfendeur des dépenses départementales. Une affirmation plus qu’approximative.

 

- Hautes-Alpes -

 

Le Département des Hautes-Alpes faisant face à un budget restreint, aux décisions de l'État et à une Région « méprisante », a ce mardi voté le budget primitif 2018 avec l’annonce d’une hausse du foncier bâti de 25%. L’occasion pour le Front National des Hautes-Alpes, et son secrétaire départemental, Patrick Deroin, de plonger dans une analyse pour le moins approximative.

Dénonçant pêle-mêle une majorité et une opposition départementale se cachant derrière « les diktats gouvernementaux (…) qu'ils se nomment Les Républicains, PS ou LREM, ils manient tous avec autant de dextérité le double langage, selon le lieu et l'époque où ils s'expriment », dénonce Patrick Deroin. Constatant que le « seul pigeon reste le même : le petit propriétaire de province ou de la lointaine banlieue des grandes villes. »

Voilà pour le positionnement politique d’un FN s’annonçant comme étant le dernier parti « défenseur des classes populaires et moyennes » en concluant cette courte tribune par un effet de manches peu lumineux. En effet selon le FN, les raisons de ces dépenses supplémentaires sont connues : « l’accueil de toute la misère du monde. » Mais de quelle misère parle Patrick Deroin ? sans nul doute son regard se porte vers la frontière entre la France et l’Italie, avec en ligne de mire le passage de migrants et de mineurs non accompagnés (MNA) qu’accueille le département des Hautes-Alpes.

 

« Dire que l’augmentation des impôts vient des MNA serait malhonnête de notre part (…) l’accueil des MNA n’a pas d’impact financier sur le budget », P. Ricou, vice-président du département

 

Pour le Conseil Départemental des Hautes-Alpes, par la voix du vice-président en charge des Finances Patrick Ricou, imputer l’augmentation de la taxe foncière sur le bâti à l’accueil des mineurs non accompagnés serait « malhonnête ». Pour l’exercice 2017, le budget du Département s’élevait à 218,1 millions d’euros et l’accueil de 1.300 MNA l’an dernier a représenté une somme de 2,1 millions d’euros, dont 771.000 euros remboursés par l’État. Cette prise en charge représente donc environ 0,6 % du budget.

 

Pour 2018, prise en charge nulle des MNA financièrement

Pour le budget 2018, 2,5 millions d’euros de dépenses ont été inscrits pour les Mineurs Non Accompagnés. Mais face aux dernières annonces du Gouvernement de reprendre en charge les dépenses liés aux MNA, 2,5 millions d’euros de recettes ont également été inscrits en parallèle soit… 0 euro pour ces mineurs étrangers isolés.

En bref, « le petit propriétaire de province ne paiera pas de taxe supplémentaire liée à l’accueil de mineurs non accompagnés…