Alpes du Sud : agriculture bio, l'État se désengage des aides au maintien et renvoie la balle aux Régions

Alpes du Sud : agriculture bio, l'État se désengage des aides au maintien et renvoie la balle aux Régions

AGRICULTURE / L'État va confier aux régions le financement, après 2018, des nouvelles aides au maintien des producteurs bio.

 

- Alpes du Sud -

 

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a annoncé, mercredi 20 septembre, que l'État allait cesser ses aides bio « au maintien » dès 2018 afin de se recentrer sur les aides à la conversion. Ces aides, qui prennent le relais des aides à la conversion versées pendant cinq ans, sont destinées à pérenniser les exploitations fragilisées par le changement de modèle. Une contribution de l'État qui représentait de 6 à 8 millions d'euros, en 2016.

Paradoxalement, le ministre annonce un objectif : faire augmenter l'emprise de l'agriculture bio à « 8,5% des surfaces agricoles utilisables » d'ici 2020, soit d'ici la fin de la programmation actuelle de la PAC, contre 6,5% en 2016.

 

Le bio dans les Alpes du Sud

Les Hautes-Alpes comptent 208 exploitants certifiés bio. Cela représente près de 12% de sa surface agricole utile, quand la moyenne nationale est de 4,14%, soit 11.589 hectares.

Le département des Alpes de Haute-Provence compte 410 fermes engagées en mode de production biologique. Cela représente plus de 15% des surfaces agricoles du département, ce qui fait des Alpes de Haute-Provence l’un des plus bio de France.

 

La responsabilité aux régions

Le gouvernement renvoie vers les Régions, autorité de gestion des fonds européens Feader depuis 2014, la responsabilité de continuer à soutenir les agriculteurs bio dans la durée. Cependant, l'État s'engage à honorer jusqu'en 2020 « les contrats pluri-annuels signés cette année » et précise que le crédit d'impôt dont bénéficient les producteurs bio sera prolongé au-delà de 2017 alors qu'il devait être supprimé. Le ministre a aussi suggéré la mise en place d'un « fonds privé » pour « financer des projets de développement et de structuration des filières bio », et dit compter sur les États généraux de l'alimentation pour élaborer des « propositions concrètes » sur le sujet.

 

Une décision qui  met au pied du mur les régions

En effet, pour continuer de recevoir les fonds européens, les politiques publiques doivent investir à hauteur de 25%. Concrètement, si les Régions ne compensent pas la participation de l'État, tous les financements s'arrêtent.