Alpes du Sud : F.Fillon ne se retire pas, mais que feront ses soutiens dans nos territoires ?

Alpes du Sud : F.Fillon ne se retire pas, mais que feront ses soutiens dans nos territoires ?

POLITIQUE / Lors d'une conférence de presse mercredi matin, François Fillon a confirmé qu'il serait convoqué le 15 mars en vue d'une mise en examen dans l'affaire des emplois fictifs présumés de sa famille et a assuré qu'il restait candidat. Une annonce qui n’aura pas déstabilisé ses deux représentants locaux dans les Alpes du Sud.

 

- Alpes du Sud -

 

Comme « ma volonté de servir est plus grande que les accusations qui sont portées contre moi, je vous demande de résister. Je le fais, ma famille politique le fait, devant tous les tourments. Oui, je serai candidat à la présidence de la République, et nous tirerons de ces épreuves, avec tout ce qu'elles comportent de juste et moins juste, le surcroît de force qu'il nous faut pour redresser le pays.»  Voilà en quelques lignes le résumé de la conférence de presse donnée ce mercredi midi par le candidat Les Républicains pour les présidentielles, François Fillon, face à sa possible mise en examen. Ironie de l'actualité, il est le premier candidat à avoir recueilli ses 500 signatures de parrainage pour l’élection présidentielle validées par le conseil constitutionnel. 500, dont celle d’Henriette Martinez, maire de Laragne-Montéglin.

L’annonce d’une possible mise en examen qui n’ébranle pas ses référents locaux dans les Alpes du Sud.

 

« À travers cette candidature, il y a la voix de la France »

 

Dans les Hautes-Alpes, parmi les soutiens de la première heure, on compte la candidate (LR) aux législatives sur la 1ère circonscription, Catherine Asso, qui considère qu’on « ne peut museler ces millions de Français qui ont voté lors de la primaire pour un candidat et pour un programme. » Pas question de lâcher François Fillon, au contraire. « Il serait temps que l’on sorte de cette campagne qui se fait contre un homme et que l’on parle du programme ; un programme qui doit transcender la France. » Ajoutant que « la dernière fois qu’on a voulu museler un homme politique en France, c’était en 1940, mais aujourd’hui on ne nous empêchera pas de parler. »

Dans les Alpes de Haute-Provence, le référent de campagne François Fillon dans le département, Pascal Antiq, est sur la même partition : « il va bien  falloir enfin que l’on parle des projets pour faire tomber les masques. » Ajoutant à cela que le seul juge désormais sera « le peuple », voyant en cette annonce l’œuvre d’un homme « combatif, déterminé, courageux, en résumé les qualités d’un chef d’État. »

Au-delà des référents, à cette heure, rares sont les voix de droite des Alpes du Sud pour s’engager encore derrière la campagne de François Fillon. Et pour cause, avant sa victoire surprise à la primaire, tous avaient misé sur un autre candidat. À l’image du président du parti dans les Hautes-Alpes, Arnaud Murgia et soutien de Bruno le Maire. Le même Bruno le Maire, qui quelques minutes après la conférence de presse de François Fillon a annoncé sa démission de ses fonctions auprès du candidat. La raison ? Ce dernier a renoncé se retirer comme il l'avait promis en cas de mise en examen, au nom du « respect de la parole donnée », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Je crois au respect de la parole donnée, elle est indispensable à la crédibilité de la politique » et « la condition nécessaire pour mener sereinement les efforts de redressement de la France », affirme Bruno Le Maire.

Alors que fera de son côté celui qui doit son statut de candidat aux législatives en parti grâce à l’équipe Fillon ? Pour l’heure, pas de réponse. Pas de réponse non plus de la part du président de Les Républicains dans les Alpes de Haute-Provence, ex soutien de Nicolas Sarkozy, Sébastien Ginet

De son côté le délégué Les Républicains de la 2eme circonscription dans les Alpes de Haute-Provence, Camille Galtier, soutien de Bruno le Maire lors de la primaire, approuve le choix et les arguments portés par l’ex candidat de la droite dans sa décision de quitter ses fonctions au sein de la campagne de François Fillon. « Bruno Le Maire a fait un choix, qui lui appartient, qui apparaitra noble, courageux et en droite lignée de ses convictions personnelles pour certains. Pour d'autres cette décision apparaitra dangereuse pour la famille de la droite et du centre argumente l’élu. » Pour autant selon lui, dans cette affaire de maintien de candidature, « nous ne parlons pas seulement du destin personnel de François Fillon mais celui de la France et comme il le dit lui-même: la France est plus grande que ses erreurs. » Enfin, constatant qu’il n’y a pas de « plan B susceptible d'avoir la légitimité suffisante pour prendre la succession », Camille Galtier soutient « par fidélité » François Fillon, « pour le projet qu'il porte, seul à même de redresser notre pays et faire front face à la menace de Marine Le Pen. »

 

"Ne nous poussez pas au suicide collectif ; les Français ne vous le pardonneraient pas !", J.C. Grimaud

 

Pour Jean-Christian Grimaud, conseiller national LR dans les Alpes de Haute-Provence, il faut « de toute urgence convoquer le Conseil National et se mettre d’accord sur un nouveau candidat qui pourra porter la voix de nos compatriotes de la droite et du centre dans le désarroi, bien orphelins aujourd’hui ». Car selon lui, le combat pour l’opinion de François Fillon « est déjà perdu, sa parole est devenue encore plus inaudible et le socle des convaincus qui était déjà insuffisant pour envisager l’accès au pouvoir, est en train naturellement d’exploser ». Jean-Christian Grimaud qualifie la légitimité issue des primaires « comme n’étant plus respectée » et ayant perdu « toute valeur ».

 

Et l’UDI ?

Le parti de Jean-Christophe Lagarde de son coté annonce la « suspension » de la participation à la campagne de François Fillon. Une  position que partage la présidente de l’UDI dans les Hautes-Alpes, Chantal Eymeoud, considérant que « la situation n’est pas tenable. »

 

À gauche on dénonce « une déclaration surréaliste »

 

« Nous avions assisté il y a quelques semaines à une première séquence, celle de la demande d'une indulgence plénière, nous voici à la seconde séquence, celle de la demande d'absolution … par l'élection », constate de son côté le député (PRG), macroniste de la deuxième  heure, Joël Giraud. Ajoutant que « dans une démocratie ce n'est pas l'élection qui  lave de toute faute et purifie du péché c'est la justice. »

Concluant non sans ironie qu' « en Suède, la numéro 2 du Gouvernement avait dû démissionner pour avoir acheté une barre de Toblerone à son fils avec une carte bancaire de service, j'ai honte de ce qui se passe aujourd’hui », mais saluant tout de même « le courage politique de Bruno Le Maire qui a préféré démissionner au nom de ses principes. »

Autre réaction à gauche, celle du député (PS) des Alpe de Haute-Provence, Christophe Castaner :