Région PACA : accueil de migrants, quand les élus des Alpes du Sud accueillent, Christian Estrosi s’oppose

Région PACA : accueil de migrants, quand les élus des Alpes du Sud accueillent, Christian Estrosi s’oppose

POLITIQUE / Dans un communiqué et à quelques jours de l’arrivée des premiers migrants, le président de la Région PACA réaffirme encore son opposition à l’accueil de migrants, quand les élus des Alpes du Sud ont fait le choix de l’accueil, y compris sa 2ème vice-présidente Chantal Eyméoud.

 

- Région PACA -

S’il subsistait encore un doute dans votre esprit sur la question, aujourd’hui le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur réaffirme son opposition à l’accueil de migrants dans la Région. Christian Estrosi, soutien de Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite et du centre, avait déjà affirmé il y a plusieurs semaines être opposé à la venue de migrants de Calais dans la région : « J'ai été le premier à m'opposer à cette espèce de répartition de quotas. Je m'oppose à la venue de migrants de Calais en PACA. On nous propose 1175 migrants. L'ancien maire de Nice appelle la Grande-Bretagne à prendre ses responsabilités en étudiant les demandes des migrants. »

Aujourd’hui, et à quelques jours de l’arrivée de réfugiés et de migrants dans les Alpes du Sud, l’élu en remet une couche dans un communiqué. « Au moment où l’État annonce l’arrivée, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, de plus d’un demi-millier de migrants en provenance de Calais d’ici la fin de la semaine, je veux redire avec la plus grande force ma totale opposition au choix de la facilité que fait là le Gouvernement. »

 

« Rien n'autorise le Gouvernement, à quelques mois de l'échéance présidentielle, à jouer aux apprentis sorciers. » C.Estrosi.

 

Des micro-jungles de Calais en Région PACA.

Pour le président de la Région, le Gouvernement ne prend pas ses responsabilités et « préfère se contenter de déplacer le problème en créant, au cœur de nos régions, autant de  micro-jungles de Calais ». Un choix qui pour Christian Estrosi « n’est pas à la hauteur. La méthode est inacceptable ! » « Sans aucune concertation, on impose aux élus et aux populations un choix qu’ils rejettent massivement. On dit aux élus : « tout cela est temporaire ; c’est exactement ce qu’on promettait aux élus de Calais. »

 

Un discours politique hors des réalités des Alpes du Sud ?

En effet quand le président de Région parle de décision « sans aucune concertation » et « imposée aux élus », il ne prend peut-être pas en compte les choix des élus des Alpes du Sud, y compris celui de sa 2ème vice-présidente (UDI), maire d’Embrun, Chantal Eymeoud. En effet, celle-ci invitée d’Au Bout de l’Actu sur Alpes 1, affirmait qu’elle ne s’opposerait pas à l’accueil de migrants sur sa commune, si l’État garantissait cet accueil. Quelques jours après, la commune annonçait l’accueil de 25 migrants. Sans compter Gap, ville d'un autre de ses vice-présidents Roger Didier.

Un geste d’ouverture communal répété par des élus de gauche comme de droite, sur plusieurs communes des Hautes-Alpes (Guillestre, Briançon), comme des Alpes de Haute-Provence (Champtercier, Oraison, Digne-les-Bains, Barcelonnette, Sisteron).

 

Un soutien des maires indispensable pour les préfets des Alpes du Sud

Christian Estrosi l’affirme : « on impose aux élus et aux populations un choix qu’ils rejettent massivement. » Si pour la population, le débat existe sans pour autant que des référendums soient organisés, malgré des demandes répétées de la part du FN, en ce qui concerne les élus, le choix à bel et bien été proposé.

Que ce soit pour le préfet des Hautes-Alpes, Philippe Court ou pour le préfet des Alpes de Haute-Provence, Bernard Guérin, le message a toujours été le même depuis le début de l’annonce de l’arrivée de réfugiés sur les territoires, y compris dans les cas les plus contestés comme Champtercier : « Si les maires avaient refusé de les accueillir, je ne les aurais pas forcés. » Préférant alors la possibilité de se tourner vers d’autres communes, « ce qui n’a pas été nécessaire », précisait encore sur Alpes 1 Philippe Court.

 

Oui, l’accueil peut être temporaire

C’est d’ailleurs ce qui permet à une ville comme Briançon d’offrir une offre d’accueil dans les jours à venir. En effet, en 2015, 25 réfugiés étaient alors arrivés dans la commune. Un an plus tard, seuls cinq sont encore sur place, laissant la possibilité à Gérard Fromm, le maire de la ville, de proposer une vingtaine de places.