Hautes-Alpes : les priorités du nouveau préfet du département, Philippe Court

Hautes-Alpes : les priorités du nouveau préfet du département, Philippe Court

POLITIQUE / Face au manque de neige, 165.000 heures d'activité partielle ont été accordées aux acteurs économiques


- Hautes-Alpes -

Le nouveau préfet des Hautes-Alpes, Philippe Court, a fait le point sur les dossiers d’actualité du département. Il a réuni la presse ce vendredi matin. Un préfet qui a pris ses premières décisions, après un début de saison morose pour les stations de ski. « Le mois de décembre a montré la forte sensibilité de l’activité touristique aux aléas climatiques. Déjà, à court terme, les acteurs économiques nous ont demandé l’ouverture du dispositif d’activité partielle. Il nous a été demandé et nous avons accordé 165.000 heures d’activité partielle, qui pourront être utilisées par les acteurs économiques », a indiqué Philippe Court sur Alpes 1. L’État prévoit donc un budget de plus 1.100.000 euros pour ce dispositif, finançant un peu plus de 7 euros par heure. Cela pourrait concerner 1.349 salariés sur les Hautes-Alpes.

Au cas par cas, et après la saison d’hiver, le préfet s’est dit prêt à regarder les difficultés de trésorerie des entreprises touristiques. « Soit par l’intermédiaire de la Banque de France. Il y a des questions d’accès aux crédits. Soit s’ils se posent des questions de reports d’échéances, d’URSAFF par exemple. » Le préfet des Hautes-Alpes, Philippe Court, qui veut également lancer une grande réflexion sur la pérennisation de la filière touristique, « pour la diversifier et pour lui permettre de faire face à des aléas climatiques. »


« Je ne peux plus modifier cette carte »


Autre dossier de la rentrée, pour le préfet Philippe Court, c’est celui de la nouvelle carte intercommunale. Elle doit être finalisée pour le 31 mars prochain. « Mon prédécesseur [Pierre Besnard ndlr.] a déposé un projet du nouveau paysage de l’intercommunalité, à l’horizon 2017. Aujourd’hui, la balle est vraiment dans la main des élus de la CDCI, puisque ce sont eux qui décideront s’ils souhaitent le modifier, ou le conserver en état. » La Commission départementale de coopération intercommunale qui se réunira lundi prochain en préfecture à Gap, pour analyser les avis des communes et intercommunalités. Toute modification devra être validée à la majorité des deux tiers. « Moi, je ne peux plus modifier cette carte », a affirmé sur Alpes 1 Philippe Court. « Mon seul but, c’est que ça fonctionne. »


Pas de suspension du chantier RTE Haute-Durance


Le préfet des Hautes-Alpes, nommé au 1er janvier dernier, a annoncé qu’il recevrait prochainement l’entreprise RTE et les opposants au chantier en Haute-Durance. « Je vais rencontrer tout le monde. Toutes les expressions sont légitimes, bien que tous les modes d’expression ne soient pas légitimes », a indiqué le représentant de l’État, en rapport aux incidents sur des chantiers, avec notamment des dégradations d’engins. Philippe Court qui estime qu’il n’y pas de motif actuellement pour suspendre ou annuler les travaux, malgré les recours judiciaires qui sont en cours.


Changer les méthodes d’élevage


Philippe Court s’est aussi dit vigilant sur la question du loup. Il faudra trouver l’équilibre entre protéger cette espèce et aider au changement des méthodes d’élevage. « Il faudra trouver le bon point d’équilibre. Le retour du loup a profondément changé la façon de faire de l’élevage dans le département. » En 2015, 185 tirs de défenses sur 237 autorisés ont été utilisés. Les tirs de prélèvement sont, eux, suspendus. Le quota national de prélèvement de 36 loups est presque atteint, avec 34 canidés prélevés.

L’agriculture et les services de l’État qui vont être vigilants, avec l’application de la nouvelle Politique Agricole Commune. Un nouveau mode de calcul rend de nombreux dossiers caduques. « Nous allons tenter de limiter les erreurs », alors que les services de contrôle des attributions de subventions européennes ont débuté leur travail en ce 15 janvier. 1.300 dossiers sur 1.600 présentent des anomalies dans le département.

Concernant le projet de la Ferme des 1.000 porcs à Chabottes, projet contesté par un collectif de riverains depuis 1998, en raison des nuisances et pollutions, le préfet Philippe Court a assuré qu’il travaillait avec le porteur de projet, pour faire respecter les normes environnementales. Cependant, alors que sa décision doit être rendue dans les prochaines semaines, il s’est montré relativement en accord. C’est un projet, selon le préfet, « qui a plutôt vocation à renforcer la filière porcine. »

 

Les bons chiffres de la délinquance

 

L’année 2016, comme au plan national, sera consacrée à la sécurité. Une priorité, alors que l’État d’urgence est toujours appliqué. Les services préfectoraux ont rappelé l’engagement des forces de police et de gendarmerie. Des fonctionnaires également mobilisés sur les routes, alors que 2015 a été marquée par 10 décès et 173 blessés dans 121 accidents. « Nous devons nous concentrer sur les plus fragiles, les piétons et les motards », a indiqué le préfet des Hautes-Alpes, Philippe Court. Il s’est satisfait de la baisse également du nombre de cambriolages, bien que leur lutte reste une priorité, tout comme les atteintes aux personnes dans le cadre intrafamilial.

« C’est tout simplement remarquable. » Le préfet a salué la gestion de l’accueil des migrants de Calais, 21 à Briançon et 12 à Aspres-sur-Buëch. « Il faut du courage, il faut l’accepter, il faut le faire. C’est remarquable », félicite ainsi Philippe Court les élus et associations. Il affirme que tout se passe bien. Cinq migrants sont d’ailleurs déjà devenus des réfugiés, leur demande d’asile a été accordée à Aspres-sur-Buëch. Le préfet qui rappelle que ces personnes ont des droits, certes, mais aussi des devoirs. « Il faut qu’elles se prennent en charge et ne pas tout attendre de la collectivité. »

 

L’emploi encore et toujours


La question de l’emploi est encore une fois une priorité de la préfecture des Hautes-Alpes, en réponse à la situation économique du pays, mais aussi aux directives du Gouvernement en la matière. « La priorité est sur les demandeurs d’emploi de longue durée. » Philippe Court travaillera à intensifier le recours aux emplois aidés, à la formation. Il veut aussi travailler à la réponse saisonnière locale, dont ont besoin les agriculteurs, ou encore le secteur du BTP.