Hautes-Alpes : Chambon, Giraud accable, l’Isère rassure.

Hautes-Alpes : Chambon, Giraud accable, l’Isère rassure.

CHAMBON / Difficile actuellement d’y voir clair dans le dossier du Tunnel du Chambon. Alors que le Conseil Départemental de l’Isère affirmait en août dernier sur Alpes 1 ne pas avoir abandonné l’idée de réhabiliter l’actuel Tunnel du Chambon. Son de cloche inverse du côté de Joël Giraud, député PRG des Hautes-Alpes, qui demande à l’Etat de trancher


Hautes-Alpes – « Le nouveau Tunnel du Chambon ne doit pas être l’otage des élections régionales » : Joël Giraud, député PRG des Hautes-Alpes, pousse un nouveau coup de gueule dans le dossier du Chambon. Alors qu’une réunion interministérielle se tenait ce mardi à Matignon, le Conseil Départemental de l’Isère a indiqué qu’il fallait trouver 25 millions d’euros pour construire un nouvel ouvrage. « Cela me laisse perplexe, réagit Joël Giraud qui dénonce un chantage mené par l’Isère, soit le tunnel est financé à un tiers par les deux régions Rhône-Alpes et PACA, soit ils ne font rien ». Le député poursuit en demandant à l’Etat son expertise quant à la stabilisation de la falaise, mais aussi son avis quant à la réhabilitation ou non du tunnel existant.


La réponse de l’Isère renvoie le député dans les cordes

« Je suis atterré, c’est une surenchère politique », répond Bernard Perazio, conseiller départemental en charge des routes et des infrastructures au sein de l’Isère. « Comment Joël Giraud peut, sans données techniques, faire de telles remarques  Il est facile depuis l’Assemblée Nationale dans un bureau bien chauffé de tenir de tels propos ». S’il dément la présence de son département lors de cette réunion à Matignon, l’élu confirme qu’un arbitrage a été rendu par le Président du Conseil Départemental 38, afin de shunter l’entrée du tunnel du Chambon côté Hautes-Alpes. L’objectif est à terme de construire un nouveau tunnel de 300 mètres de long, qui se raccordera à la partie saine du Tunnel du Chambon côté Isère. L’infrastructure sera d’une longueur de 980 mètres. Un projet d’une durée de 10 mois « afin de sauver l’hiver 2016 », et d’un montant estimé entre 20 et 25 millions d’euros. Si l’Etat s’est déjà engagé à financer 30 % du chantier, l’Isère a demandé aux régions PACA et Rhône Alpes d’assurer 30 autres %, « les départements de l’Isère et des Hautes-Alpes financeront le reste ».


Pourquoi la réparation du tunnel est-elle abandonnée ?

Réparer le tunnel actuel est donc mis de côté par le Département de l’Isère, qui a la compétence routière. En effet, 200.000 mètres cube de roches sont toujours accrochés à la falaise et menacent de glisser. « Aucun expert ne nous garantit à l’heure actuelle que le glissement, sur une hauteur de 30 mètres, soit définitivement immobilisé, poursuit Bernard Perazio. Ces 200.000 mètres cube représentent 20.000 camions, soit 200 km de routes ». En l’état actuel des données fournies par les experts, le glissement ne peut être stabilisé par aucun moyen, y compris des injections de béton comme envisagées initialement. « C’était prendre le risque de dépenser entre 10 et 15 millions d’euros, sans avoir la certitude que le glissement ne reprenne pas sa progression ».  


Dernier démenti : les moyens engagés sur la voie de secours, rive gauche du Chambon


Concernant l’avancée des travaux de la voie de secours et l’engagement humain sur place, alors que certaines accusations étaient lancées par Joël Giraud et un conseiller municipal de Bourg d’Oisans sur les faibles effectifs présents sur place et le matériel obsolète engagé, le département de l’Isère répond « qu’il y a plus 40 opérateurs sur le site et un déploiement très important de matériel », assure Bernard Perazio. Cette route sera livrée fin octobre,  « elle permettra d’absorber le trafic de la RD 1091 qui est à moins de 1.500 véhicules jour à 90 % de l’année. Pour les périodes de trafic important, nous allons conduire des consultations au mois de septembre pour voir quelles solutions peuvent être apportées ». Un sens unique à horaire variable est notamment en pleine réflexion. 


Arnaud Murgia, "conseilleur n'est pas payeur"

Le Conseiller Départemental de Briançon 1 Arnaud Murgia réagit aux propos du Parlementaire des Hautes-Alpes. "Joël Giraud doit cesser de monter en épingle des polémiques inutiles jour après jour. C'est lui qui crée une polémique politicienne qui n'a pas lieu d'être".