Hautes-Alpes : le projet de l’A51 entre Gap et Grenoble retenu… après 2050

Hautes-Alpes : le projet de l’A51 entre Gap et Grenoble retenu… après 2050

INFO ALPES 1 / le projet de l’A51, espéré depuis plus de 30 ans et dont le coût est estimé à 2,5 milliards d’euros n’est toujours pas considéré comme un « dossier prioritaire »

Hautes-Alpes – L’achèvement du barreau autoroutier A51 entre La Saulce et Grenoble (90 km) a bien été inscrit au nouveau Schéma National de Mobilité Durable (anciennement Schéma National des Infrastructures de Transport). Il a été reconsidéré, il y a quelques jours, par une commission parlementaire.

Cependant, le projet de l’A51, espéré depuis plus de 30 ans et dont le coût est estimé à 2,5 milliards d’euros n’est toujours pas considéré comme un « dossier prioritaire ».

Pour rappel, la construction du barreau autoroutier A51 entre La Saulce et Grenoble avait été abandonnée après la signature de la loi dite « Grenelle II », en 2010. Les différents projets inscrits dans la version du Schéma National de Mobilité Durable ont été examinés par une commission parlementaire présidée par le député socialiste du Calvados, Philippe Duron. La Commission Mobilité 21 s’est justement réunie, mercredi dernier, pour une dernière phase de concertation. Un rapport, sous forme de propositions, a été rendu au Gouvernement qui devrait, in fine, se prononcer vraisemblablement à la rentrée.

Le rôle de cette Commission Mobilité 21 : trier les projets par ordre d‘importance et d’urgence, en trois catégories : les projets à réaliser avant 2030, entre 2030 et 2050, et après 2050. Ce tri sélectif est en effet nécessaire, car l’Etat et les collectivités territoriales ne devraient attribuer que près de 2 milliards d’euros, par an, pour mener à bien les projets inscrits, théoriquement, dans le schéma.

Selon nos informations, le barreau autoroutier entre La Saulce et Grenoble a été classé dans la dernière catégorie, c’est-à-dire après 2050. La Commission Mobilité 21 a estimé « que ce projet relève des difficultés techniques et environnementales. Son intérêt et ses enjeux sont controversés ». Les éléments dont dispose la commission ne permettent pas de dire que « le projet présente une priorité pour le système de transport (…) et l’amélioration de la desserte du Gapençais et du Briançonnais ».

De plus, le tracé autoroutier d'une vingtaine de kilomètres reliant l'A51 au sud (La Saulce) à la route nationale 94 (La Bâtie-Neuve) par l'est de Gap, apparait bien dans le schéma. Mais là encore, le projet a été classé dans la dernière catégorie, c’est-à-dire après 2050.

Cependant, la Commission Mobilité 21 note, « dans ce contexte », que la modernisation de la RN 85 et « le cas échéant » des travaux d’amélioration de la RD 1075 (ancienne RN 75, entre Sisteron et Grenoble, en passant par Lus-la-Croix-Haute dans la Drôme NDLR), sont à « privilégier ». La Commission s’est positionnée pour la mise en œuvre de travaux « en première priorité » dans le cadre des Programmes de Modernisation des Itinéraires Routiers (PDMI). Les PDMI sont signés entre l’Etat, les Régions et les Départements, car les financements sont partagés. De nouvelles orientations devraient être prises après 2014.

Considéré par le Ministère des Transports comme une alternative à l’A51, la rénovation de la RD 1075 (dont le coût est estimé à 600 millions d’euros), avait été inscrite au SNIT sous le gouvernement Fillon.